Workman

Title

Workman

Description

I get hungry for dinner at height that’s why this lady is a tramp
Ma tête pend mais je dois finir ça

Collection: Getty Research Institute, Long Beach Museum of Art Contemporary Video Archive, Los Angeles, California, USA

Silver Spire Award, New Visions Video, Golden Gate Awards Competition, 42nd San Francisco International Film Festival, San Francisco, California, USA, 1999

Television broadcast: Switch 2, Atelier de recherche de la sept arte, arte, 1999

exhibitions and screenings of "Wokman":

2014

2007

  • “L’art video, un art contemporain” curated by Heure exquise!, Reims, France

2005

2003

2002

  • “Non sto Media”, PRO ARTE Institute, St. Petersburg, Russia
  • Glazart, Paris, France

2001

2000

  • Forcement Contemporain, Clermont-Ferrand , France

1999

1998

Simone Dompeyre: Rencontres Traverse Vidéo, Toulouse, France
Shooting Star : étoile filante ou étoile que l’on a filmée, la double traduction amorce le propos de Pierre Yves Clouin qui n’a jamais abandonné cette possibilité de double lecture. Qu’il filme en ses débuts, son corps en « contenu explicite » comme les catalogues qualifient ses œuvres, alors la vidéo s’intitule Cow Boy, en accord avec le plan de bas du corps, jambes écartées, en position de duel, mais la main attouche le sexe. Le corps, nu encore, devient (c’est) le veau qui bêle grâce au cadrage détournant le visage et se jouant des mouvements des membres, de même Workman transforme ce corps humain en être différent… 
Depuis ce sont les objets, les lieux, les éléments qui sont ainsi détournés pour seul exemple : Rodin des bois entraîne au versant de l’étrange, des troncs devenant chimères. 
En un nouvel esprit des choses, Clouin sait créer des beautés cachées, dans l’immédiateté de leur rencontre au gré de ses déplacements. Il accepte l’invitation. 
Du quotidien, il trouve la tension, le moment où l’on se plaît à voir autre chose que ce qui est ; alors il déclenche l’appareil qu’il porte ; léger, il le tient près de son regard curieux cela peut être le téléphone désormais et précisément pour Shooting Star. Curieux, c’est prendre soin/cura en latin. 
Le film interstitiel s’évade de la reconnaissance quotidienne : ainsi un reflet du portable – allumé incidemment, explique PY Clouin, sur la fonction « lampe de poche » – devient l’étoile filante porteuse de vœu et ici porteuse du film. 
Les plans se saccadent, se succèdent selon l’itinéraire, les bruits urbains sont plus ou moins précis, la lumière varie ainsi que la couleur allant jusqu’au vert si éloigné de notre imagerie de la ville. En effet de travelling, le halo passe de vitrine à vitre de voiture, à fenêtres et baies d’appartement, de bureaux, de magasins… il glisse sur des grilles variées, des claustras, passe au plein ciel. La petite lumière s’accélère jusqu’au filage, le quotidien « s’expanse », l’autre est à portée de l’œil qui sait voir, il se prête à l’invention de filmer."
Simone Dompeyre
Avril 2018
Rencontres Traverse Vidéo, Toulouse, France

"Workman" (and other works by Pierre Yves Clouin) in Le triple écran, Le corps numérique, Théatre Liberté, Toulon, France
L’artiste découvre, en se scrutant de près, de très près, quels drôles d’animaux habitent en nous. À fleur de peau, des formes inquiétantes excitent notre imagination, et nous voyons des monstres qui nous font des grimaces. Le corps devient une cathédrale où pullulent les gargouilles




"Dancefilm: Choreography and the Moving Image," by Erin Brannigan, Oxford University Press, 2011, New York, USA
"The French filmmaker 
Pierre Yves Clouin takes this potential of the close-up to an extreme, maximizing the tendency toward obscurity to create his intimate signature aesthetic. Clouin's films are autoportraits of his body shot in close range and at strange angles, creating uncanny images to the sound of his physical exertions. In 'Kangaroo' (1998), fingers and then a hand emerge through what looks like buttock cheeks but could be knees. In 'The Little Big' (1999), a barely lit anthropomorphic shape moving slightly back and forth is discerned, again resembling buttocks, but a burst of light reveals it is a shot of his back, down his body from behind his head, his bare buttocks creating another similar shape below. In 'Workman' (1998), a shot of Clouin's back and thighs with his bottom raised high in the air focuses on the action of the muscles in his back and hip, the gluteus muscle pumping in and out as his knee bends and straightens. The crease in his hip begins to look like that between forearm and upper arm or any other corporeal joint. The resulting movements have an uncanny quality that departs from corporeal specificity, expressing the materiality of the human condition humorously through unlikely and undisclosed bodily sites."
- Erin Brannigan, "Dancefilm: Choreography and the Moving Image," Oxford Univesity Press, New York, 2011.

"Dancefilm: Choreography and the Moving Image," by Erin Brannigan, Oxford University Press, 2011, New York, USA
« Le réalisateur français Pierre Yves Clouin, en tendant au maximum vers l'obscurité pour créer son intime signature esthétique, pousse à l’extrême ce potentiel du plan rapproché. Les vidéos de Clouin sont des autoportraits de son propre corps filmé à bout portant et sous d’étranges angles qui créent des images déroutantes, avec pour fond sonore le bruit de son travail physique. Dans «'Kangaroo' » (1998), des doigts puis une main sortent de ce qui ressemble à des fesses mais pourraient aussi bien être des genoux. Dans 'The Little Big' (1999), on discerne une forme anthropomorphe à peine éclairée qui se balance doucement et qui ressemble de nouveau à des fesses ; mais un éclat de lumière révèle que c'est son dos, vu d’en haut juste derrière sa tête, alors que ses fesses nues forment la même figure en-dessous. Dans 'Workman(1998), un plan de son dos et de ses cuisses, avec ses fesses tout en haut, se focalise sur l'action des muscles de son dos et de sa hanche. Le grand fessier se contracte et s’étire, alors que son genou se plie et se déplie. L’articulation de sa hanche commence alors à ressembler à celle de l’intérieur du coude ou à n'importe quelle autre articulation du corps. Les mouvements qui en résultent ont une qualité mystérieuse qui s'écarte de leur origine corporelle. Par l’exploration de champs non divulgués et improbables du corps, ils expriment avec humour la matérialité de la condition humaine. »
Erin Brannigan works in dance and film as a journalist, academic and curator. She was the founding Director of ReelDance International Dance on Screen Festival and has curated dance screen programs and exhibitions for Sydney Festival 2008, Melbourne International Arts Festival 2003 and international dance screen festivals. Erin writes on dance for the Australian arts newspaper, RealTime and lectures in the School of English, Media and Performing Arts at the University of New South Wales. Dancefilm: Choreography and the Moving Image is available from Oxford Univesity Press and at Amazon.com.




Corporeal Creations in Experimental Screendance: Resisting Sociopolitical Constructions of the Body " by Sophie Walon in The Oxford Handbook of Screendance Studies Edidited by Douglas Rosenberg, Oxford University Press, 2016

… J’analyserai des films de danse contemporaine européens (particulierement français et belges) qui expérimentent les représentations du corps - les films des réalisateurs Thierry De Mey, Laurent Goldring et Antonin de Belmels qui travaillent en colaboration avec des chorégraphes, les films du chorégraphe et réalisateur Wim Vandekeybus et ceux du performeur réalisateur Pierre Yves Clouin.
Les travaux de ces artistes dévoilent des corps non conventionnels qui apparaissent comme animaux, ouvertement sexualisés, pathologiques, monstrueux ou inidentifiables et subissent toutes sortes de transformations et de métamorphoses…
… ainsi le contenu de ces films est plus ou moins chorégraphique… Les travaux de Clouin sont plus exactement des vidéos de performances que des films de danse à proprement parler…… Les corps de ces films de danse … peuvent être décodifiés et défamiliarisés (voir les préocupations de Goldring et Clouin quant à la déconstruction des formes et fonctions attendues du corps)...
… de manière similaire l’autoportrait de Clouin lui même dans “C'est le veau qui bêle”. Par l’imitation du bêlement et le plan en contre plongée qui ne montre que le menton et sa langue, qui apparait régulièrement quand il bêle, la vidéo présente la surprenante image d’une créature hybride à moitié être humain et veau. La confusion est réhaussée par la qualité incertaine de l’image  ainsi que par la basse résolution de la vidéo. Et dans Cowboy, Clouin apparaît à moitié homme et à moitié vache, filmé de derrière à quatre pattes, l’artiste manipule ses testicules et fait bouger stratégiquement ses doigts pour qu’ils ressemblent à des mamelles…
… Les vidéos expérimentales de Clouin exhibent souvent son corps nu avec une insistance sur ses fesses et ses parties génitales, dans des positions très suggestives et provocatrices. "Kangaroo", qui montre une main qui sort de ce qui ressemble être une paire de fesses, semble sous entendre (dans sa version inversée) la pratique sexuelle du fisting. Dans “Mon Lapin Bleu”, l’artiste simule de façon comique des relations sexuelles avec un lapin bleu en peluche, dans de multiple positions acrobatiques. Dans “The Little Big ” il semble que nous sont montrées des fesses avant qu’il ne devienne clair que ce sont les épaules et omoplates de l’artiste. Pourtant juste au moment où tout contenu sexuel et toute obscenité semblent être alors exclus par cette prise de conscience, Clouin révèle une scène encore plus audacieuse, après nous avoir dévoilé ses épaules et alors qu’il se penche, nous découvrons qu’il est sur un lit, et ses mouvements suggèrent de toute évidence qu’il se masturbe…
… Dans le "Kangaroo" de Clouin une main émerge de ce qui ressemble à la raie de ses fesses. L’effet est au delà du bizarre, c’est monstrueux: son cul semble donner naissance ou défequer une main. La vidéo de Clouin dérange horriblement les fonctions et emplacements usuels des organes…
… Jouant sur la difficulté à distinguer les différentes parties du corps, certaines vidéos de Clouin  éloignent notre perception du corps en déjouant nos attentes et en court-circuitant nos certitudes. "Front Room" commence sur Clouin qui lèche une ronde et voluptueuse partie du corps, qui, parce qu’on est très près et du fait de l’avidité manifeste de l’artiste, semble être un sein avant que la caméra ne zoome en révelant le bras de Clouin.
Dans Workman ” , nous ne sommes pas sûrs de ce que nous voyons, le haut du dos de Clouin, des bras et une tête, ou un cul, le bas du dos et des cuisses. La vidéo joue sur cette incertitude: avant que nous ne voyons ses parties génitales et ses genoux (c’est à dire, avant que nous ne sachions qu’il s’agit du cul de l’artiste à l’écran), l’angle de prise de vue nous laisse penser que nous voyons des épaules et sa tête courbée et cachée. A la fin de la vidéo, quand Clouin utilise une serviette, il semble qu’il s’essuie le cou et les cheveux, ce qui à nouveau jette un doute sur la certitude d’avoir vu son cul. Le flou récurrent de l’image et la position persistante de l’artiste, qui bouge à peine, sont aussi déroutantes, ce qui laisse du temps au public pour projeter ses propres visions et attentes sur ce qu’il voit:
“Dans “Workman ” nous savons parfaitement que ce sont mes jambes que l’on voit, mais elles agissent comme si elles étaient des bras. aussi par leurs actions, leurs mouvements, elles sont identifiées comme des bras, mais les spectateurs les reconnaissent vraiment comme des jambes. Ce qui est intéressant ici c’est que nous restons très incertains de ce que nous voyons même si toutefois nous en sommes sûrs” (interview non publiée de l'auteur, Mars 2013). De plus, comme la position de Clouin apparaît très peu naturelle pour un être humain et comme il reste dans cette position un long moment, la traditionnelle représentation de la figure humaine comme bipède avec une morphologie clairement organisée vers le haut, en est troublée…
… Les films de Clouin et Goldring, en particulier, déterritorialisent les organes sexuels et les membres. Par exemple, dans “J'ai des bouches partout”(1999) qu’il traduit par “I’ve got mouths all over”, Clouin fait que son oreille ressemble à une bouche et suggère qu’elle devienne un organe sexuel, capable d’une fellation. C’est une sorte de déteterritorialisation fantastique de ses organes suivant une logique libidinale de réinvention de sa corporalité comme plus sexuée. Il semble trahir un souhait d’avoir plus d’organes sexuels à explorer et un appel à ce que le corps entier mute en une surface érogène étendue.
Sophie Walon



Inrockuptibles
Art critic Nicolas Thély publishes a review of Switch 2, arte 1999
Pierre-Yves Clouin enregistre dans son intégralité une action souvent vaine (comme se déplacer à quatre pattes) mais qui intrigue par ses effets d'oprique . Le jeune vidéaste se joue du temps de la télévision, du temps segmenté par la publicité, formaté par la grille des programmes où rien n'est gratuit.



Les nuits de la pleine lune
Switch 2
Films expérimentaux, films abstraits, art vidéo et performances surgissent sur les écrans d'ARTE chaque nuit de pleine lune. Douce dérision, grain de folie et accès d'humeur s'immiscent dans cette troisième Nuit. Une nuit proposée par Claire Doutriaux et Paul Ouazan
LA SEPT ARTE
Une année des treize lunes
ARTE fête les treize pleines lunes de 1999 avec l3 programmations spéciales. Chaque Nuit sera produite par un des partenaires d'ARTE (Allemagne, France, Belgique, Espagne...). Elle donnera libre cours à des programmes inédits :courts métrages, surprises, films expérimentaux, auto.tictions, zapping... Expérimentez !
Une fois par mois, Switch privilégie I'univers singulier d'un réalisateur ou d'un artiste. Après leur première Nuit, Claire Doutriaux et Paul Ouazan nous proposent ce soir d'explorer le travail unique du vidéaste américain Nelson Sullivan. Figure connue du milieu underground new-yorkais, celui-ci nous guide dans les rues d'un New York inconnu avec humour et autodérision.
On verra aussi les æuvres de Jean-Pierre Mocik, Pierre-Yves Clouin, Marie-Ange Guilleminot, William Wegman et la nuit se terminera en beauté avec le film culte de Jack Smith, Flaming Creatures.
Pierre-Yves Clouin
Ce jeune vidéaste français a fait de son corps un lieu d'exploration privilégié. Cadrages, décadrages et jeux de perspectives confèrent à ces petites ceuvres un caractère extrêmement déroutant

 

 

Date

1998-01-12

Rights

© Pierre Yves Clouin

Type

MovingImage

Coverage

Paris

Original Format

vhs

Duration

00:06:00

Director

Pierre Yves Clouin

Files

Collection

Tags

Citation

“Workman,” Pierre Yves Clouin, accessed December 26, 2024, http://pierreyvesclouin.fr/items/show/99.